UN VOYAGE DANS MES LIVRES

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ZWEIG Stefan - "Les prodiges de la vie"

Ce talentueux écrivain, dramaturge, journaliste et biographe autrichien est né le 28 novembre 1881 à Vienne en Autriche-Hongrie et il est mort le 22 février 1942 à Pétropolis au Brésil.

 

 

Il n'a que 23 ans quand il écrit "Les prodiges de la vie". Ce récit fut publié pour la première fois en 1904 au sein d'un recueil de nouvelles intitulé L'Amour d'Erika Ewald.
Ce n'est qu'en 1990 que sortira ce court roman en France.


Lors d'un de ses séjours en Belgique, Stefán ZWEIG découvrit l'œuvre de Verhaeren, poète belge qu'il traduisit. Il le rencontra en 1902. Un événement qui participa à l'engouement de Stefán ZWEIG pour ce pays et lui inspirera peut-être l'idée de situer "Les prodiges de la vie" à Anvers.

 

 

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Résumé :

 

L'histoire se déroule à Anvers en 1566. Charles Quint régna sur les Pays-Bas de 1511 à 1555. Il abdiqua et confia ce pays ainsi que la couronne d'Espagne à son fils Philippe II.
Mais, bientôt des différends apparurent entre ceux qui subissaient l'influence du luthérianisme et ceux qui étaient gagnés par les idées de Calvin.
Philippe II peu soucieux de ce petit pays, et élevé dans un catholicisme très rigide prit des mesures de répression religieuse pour rétablir l'ordre.
Avant que ne surviennent des révoltes qui ravagèrent les lieux de culte, un négociant riche et pieux souhaite offrir un tableau à son église afin de remercier Dieu d'avoir guéri sa mère. Pour réaliser ce portrait, il sollicite un vieux peintre.

Ce dernier accepte la commande, mais il ne se sent pas inspiré.
Mais, un jour, il aperçoit une jeune femme à une fenêtre dont l'attitude le fascine. Il a le sentiment qu'elle pourrait représenter la vierge qu'il recherche pour son tableau.
Il découvre qu'elle habite chez un tavernier. Il l'interroge et apprend que cette jeune fille s'appelle Esther. Réchappée d'un pogrome, elle a été recueillie par ce dernier. Il permet à la jeune fille de poser pour le peintre.
Entre cette jeune fille farouche, plongée dans ses rêves et le vieux monsieur, l'acceptation de leurs différences prendra du temps. D'autant plus qu'il est chrétien et qu'elle est juive. Pour pouvoir donner un sens plus profond au portrait de cette vierge, il souhaiterait la conduire vers la foi chrétienne.
Mais au moment où il croit échouer, la jeune fille revoit devant ses yeux certains membres de sa famille tués par les chrétiens. Cette confrontation avec son passé apaise la jeune fille qui accepte de poser pour ce chrétien dont la douceur la rassure.
Mais là encore, le peintre ne parvient pas à commencer son tableau. Il décide d'abandonner le projet de la représenter en tant que Marie Sainte Vierge.
Il se fait confier un bébé et la peint dans la position de la vierge à l'enfant. Au début, la jeune fille éprouve une répulsion face à la nudité de ce petit être. Peu habituée à un tel spectacle, elle s'attachera à lui et finira par l'aimer comme si elle était sa mère..
Le spectacle qu'elle offre permet au peintre de la représenter selon son ressenti. Il retardera d'ailleurs le plus longtemps possible l'achèvement de son œuvre.
Contraint de remettre le tableau au négociant, il assistera au désespoir de la jeune fille lorsqu'elle apprendra que la maman et le bébé ont quitté le pays. Elle saisit qu'elle ne reverra plus jamais l'enfant.
Pour la consoler, le vieil homme lui suggérera d'aller consulter le tableau sur lequel figure le bébé et qui se trouve à l'église. Elle suivra son conseil.

Mais des émeutes éclateront aux Pays-Bas.

Je laisse le soin aux lecteurs de découvrir la partie historique de ce récit qui se confond avec ce que deviendra Esther.

 

 

 

Que dire ?

 

Dans un premier temps, il y a ce peintre en mal d'inspiration.
Puis, il y a ce miracle incarné par cette jeune fille. Il s'agit d'une rencontre improbable.
Puis, il y a la partie qui concerne la religion juive qui est celle de la jeune fille, et qui revient souvent dans ce roman.
Puis, il y a la tendresse sans ambiguïté qui unit deux êtres que tout oppose : âge, goûts, religion. Puis, il y a le rappel des souvenirs que livre la jeune fille au peintre.
Puis, il y a la découverte de ce que peut être la maternité pour cette jeune innocente.
Puis, il y a toutes les questions qui déterminent le sens de toutes les vies.

Mais, le plus frappant est vraisemblablement la partie qui concerne les doutes qu'éprouve l'artiste face à ce projet, qui s'évanouiront lorsqu'il verra la jeune fille se transformer au contact du bébé pour devenir enfin sa madone.

 

D'autres interrogations surgissent dans "Les prodiges de la vie" :
Que signifie créer ? Pour quelle raison cette action se révèle-t-elle impossible pour certaines personnes, mais facile pour d'autres ?
Est-ce un don ? Quelle est la place de Dieu ?

 

Vous l'avez compris, j'ai adoré relire ce roman.

 

Pour moi, le devenir de ce talentueux écrivain existe déjà dans cet ouvrage.

 

 

 

 

Cet avis n'engage que moi.

 

 

 

 

 



27/01/2025
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