ZWEIG Stefan -Un soupçon légitime
Ce talentueux écrivain, dramaturge, journaliste et biographe autrichien est né le 28 novembre 1881 à Vienne en Autriche-Hongrie et il est mort le 22 février 1942 à Pétropolis au Brésil.
Pour tenter de comprendre la personnalité de cet auteur, il faut d'abord lire ses romans, ses essais, ses nouvelles. Puis, il faut se pencher sur sa jeunesse, et sa vie d'adulte dans une époque qui a marqué l'histoire.
"Un soupçon légitime" comporte dans le livre de poche que je possède une version en français et une version en allemand.
Elle se termine par un bref résumé de la vie de Stefán ZWEIG.
Forcé de fuir les nazis, Stefán ZWEIG s’était réfugié en Angleterre.
Cette nouvelle aurait été écrite entre 1935 et 1940. Elle a été publiée pour la première fois dans sa langue originale en 1987. Elle est restée inédite en français jusqu’en 2009.
Résumé
L’histoire débute par une narration. Stefán ZWEIG décrit l’arrivée d’un couple âgé qui tombe sous le charme d’un lieu situé dans les environs de Bath, en Angleterre.
Ils l’aménagent et jouissent de la beauté du site.
Bientôt de nouveaux voisins s’installent. Il s’agit d’un jeune couple, les Limpley.
John, le mari, est un homme grand, massif, débordant d’une vitalité qui devient rapidement dérangeante pour ses voisins et qui contraste avec la réserve de son épouse.
John ne manque pas une occasion pour venir voir le couple âgé. Il exprime son enthousiasme pour tout ce qu'il réalise, lui ou son épouse et pour tout ce qu'il aperçoit autour de lui.
Quand il arrive, il occupe tout l’espace au point que le couple âgé ne peut plus le supporter.
La narratrice remarque que la jeune femme semble triste. Pour égayer son existence, elle décide de leur offrir un chien.
À partir de là, John s'empare du chien et répand son exubérance sur l'animal. Il achète tout ce qui est censé intéresser Ponto, le chien. Il cède ainsi à tous ses caprices,
Cette absence d’éducation transforme Ponto en tyran le rendant d’une exigence folle envers son maître.
Mais, un jour, Ponto, constate que John l’ignore.
Il oublie de le couvrir de caresses.
Il passe à côté de lui sans le voir pour se précipiter dans la chambre de sa femme.
Il ne veille plus sur la qualité de sa nourriture.
Pendant des mois, Ponto joue la comédie en refusant de manger, en faisant semblant d’être blessé et même en s’échappant avec l’espoir d’être recherché.
Il devient de plus en plus agressif avec les femmes qui lavent leur linge non loin de la propriété.
Chassé par la bonne, il se retrouve obligé de dormir dehors.
Mais, lorsqu’il aperçoit son maître tenant avec tendresse, une forme contre son torse, la fureur, s'empare de lui.
Il profite de l’arrivée du médecin pour entrer dans la maison et se précipite sur le bébé lové dans les bras de John. Il tente de tuer ce petit être qui vient de naître.
Une violente lutte s'engage entre le chien et John. Ce dernier est contraint de rouer de coups Ponto pour le maîtriser. John décide immédiatement de se séparer de l'animal.
Le temps s'écoulera paisiblement jusqu’au jour, où la narratrice croira une nuit avoir aperçu Ponto rôder dans la propriété.
Je laisse aux lecteurs le plaisir de découvrir la suite de ce récit étonnant
Que dire ?
En relisant cette nouvelle, j’ai songé que Stefán ZWEIG avait été influencé par la littérature anglaise.
Le style de cette nouvelle m'a fait penser au mot « poésie » et au mot "narration".
Curieusement, je n'ai pas retrouvé dans "Un soupçon légitime" le ton présent dans ses autres nouvelles.
Elle aurait pu être écrite par quelqu'un d'autre même si je reconnais dans ce récit l'existence de l' analyse psychologique qu'affectionne cet auteur.
Le personnage de John est qualifié de monomaniaque.
En psychiatrie, ce délire est caractérisé par la fixation de l'esprit sur un objet unique (comportement, tendance ou idée).
L'ombre de Freud plane dans cette nouvelle.
John est un monomaniaque.
Une phrase résume ma remarque : « Il s’agenouillait devant le petit landau de son enfant, comme dans les tableaux des anciens maîtres italiens, les trois mages devant la crèche”
J’avoue avoir été étonnée par le choix de Stefán ZWEIG qui a utilisé un chien et non un humain pour décrire les excès de la monomanie.
Une idée tout simplement géniale qui démontre combien son imagination était féconde !
Cet avis n'engage que moi.
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