MAUPASSANT (de) Guy - "Le Horla"
C'est un écrivain et un journaliste français.
Il est né au château de Miromesnil à Tourville-sur-Arques en Seine-Maritime le 05/ 08/1850. Il est mort le 06/07/1893 à Paris.
Ses parents se sépareront en 1860.
À partir de là, Guy de MAUPASSANT y séjournera avec sa mère et son frère à Étretat.
Il passera son temps entre le port et la campagne et il se liera avec des pêcheurs et des paysans qui lui inspireront quelques-uns de ses personnages.
Enfant, il recevra son instruction d’un abbé, mais également de sa mère qui possède une vaste culture littéraire.
À 13 ans, il intégrera une Institution ecclésiastique à Yvetot dont il finira par se faire renvoyer après avoir publié des vers immoraux. Dès lors, il développera une hostilité réelle envers la religion.
Il sera envoyé dans un lycée à Rouen. Il y créera d’ailleurs ses premiers sonnets. À la fin de ses études, il sera mobilisé pour la guerre de 1870 contre la Prusse.
Ensuite, il travaillera à Paris comme fonctionnaire au ministère de la Marine pendant près de dix ans, puis au ministère de l’Instruction publique tout en continuant à écrire.
Mais, ce n’est qu’en 1880 qu’il se consacrera pleinement à l’écriture.
C’est d’ailleurs à cette époque qu’il recevra la reconnaissance du public avec son roman « Boule de suif ».
Grâce à Gustave Flaubert, ami d’enfance de sa mère, il sera introduit dans les milieux littéraires parisiens où il fréquentera notamment Émile Zola, Tourgueniev, Mallarmé.
Ses nombreuses œuvres : nouvelles et contes, romans, poèmes, pièces de théâtre ont marqué la littérature française par leur force réaliste, la présence importante du fantastique, par son sens de la narration, mais aussi par le pessimisme qui s’en dégage.
Quelques-unes peuvent être citées :
- Une vie – Contes de la Bécasse – La parure – Le horla – Bel ami – Le rosier de Madame Husson – Mademoiselle Fifi – La maison Tellier – Une partie de campagne – Boule de suif – Mont Oriol – Contes fantastiques – Pierre et Jean, etc.…..
Guy de MAUPASSANT voyagera également en Corse, Italie, Algérie, Tunisie et il écrira d’ailleurs trois récits : « Au soleil, Sur l’eau, La vie errante » qui prouveront son talent de journaliste.
Atteint très jeune, d’une maladie grave que les médecins de l’époque ne savaient pas traiter appelée « la syphilis », Guy de MAUPASSANT développe au fil des années des troubles physiques et nerveux dont il s’accommodera tant bien que mal
Mais pendant les dernières années de sa vie, il souffrira d’une maladie nerveuse qui lui causera de violentes migraines ainsi que des troubles de la vision. Il fut interné dans un hôpital psychiatrique où il mourut en 1893.
Guy de MAUPASSANT ne fut pas marié, mais il rencontra plusieurs femmes, dont Marie Bashkirtseff, une artiste peintre ukrainienne. Ils communiquèrent longtemps par lettres.
Dans ce conte fantastique, le personnage principal mêle ce qui lui semble réel à ce qui ne l’est pas. Il y a du fantastique, du surnaturel, de la folie, en passant par de la paranoïa, des hallucinations, des crises d’angoisse et des problèmes de sommeil dans ce récit.
Il ne faut pas oublier que Guy de MAUPASSANT était dans un état similaire quand il a écrit « Le Horla ».
Si mes souvenirs sont bons, il y a écrit d'autres versions de ce conte à quelques années d’intervalle.
C'est aussi un conte psychologique.
Résumé
À partir des lieux où il se trouve, le narrateur voit des éléments totalement inexplicables, mais qui ont l’air réalistes. Il en vient à se demander s’il n’est pas fou.
D’ailleurs, il rédige une sorte de journal sur lequel il note ses impressions pendant plusieurs mois pour tenter de comprendre sa situation.
Au début, quand il évolue dans son décor habituel, il retrouve un semblant de sérénité.
Mais, quelques jours plus tard, il ne se sent bien ni moralement ni physiquement, et ce malgré les médicaments prescrits par son médecin. Il fait notamment des cauchemars.
Le temps passe, mais son inquiétude persiste. Tout le terrorise. Par exemple, s’il se promène, il a l’impression soit de s’être perdu, soit d’être suivi par quelqu’un.
Il a même le sentiment qu'un être invisible veut le tuer la nuit.
Pour se changer les idées, il décide de partir au Mont Saint-Michel. Il parle à un moine pour se rassurer sur les troubles qui le perturbent. Mais, il rêve toujours autant. Il songe donc à quitter le Mont Saint-Michel.
Revenu chez lui, il interroge son cocher qui apparemment fait les mêmes cauchemars que lui. Il envisage de fuir à nouveau.
D’autant plus qu’il remarque par exemple qu’une carafe d’eau pleine la veille se retrouve vide le lendemain matin. Toutes les expériences qu’il tente aboutissent au même résultat. Il se pense atteint de somnambulisme et même de folie.
Apeuré, il s’enfuit à Paris dans l’intention de se distraire. Il assiste aussi à une séance d’hypnotisme qui le trouble profondément, mais ne règle pas ses tourments.
Parfois, il croit sentir la présence d’un être invisible près de lui, et il a l’impression de voir des choses bizarres dans son environnement. Il se demande encore s’il ne devient pas fou.
Il décide de partir à nouveau, mais ne parvient pas à se rendre à la gare, comme si quelqu’un l’en empêchait. Rentré chez lui, il lit un livre sur les phénomènes surnaturels et suppose que les pages du livre tournent toutes seules. Il est persuadé que quelqu’un d’invisible les déplace à sa place.
Il essaie d’attraper cet être invisible. Pour comprendre, il étudie un article scientifique sur la folie. Il s’imagine alors que cet être invisible va envahir le monde. Il baptise cet être invisible « Le Horla ». C’est une façon de nommer ainsi son double.
D’ailleurs, quand il se regarde dans son miroir, il n’aperçoit plus sa propre image. Pour se protéger, il fait poser des volets aux fenêtres de sa chambre.
Toujours persuadé que « Le Horla » est dans la pièce, il met le feu à la maison sans se préoccuper que ses domestiques y dorment et sans avoir la certitude d’avoir tué « Le Horla ».
D’ailleurs, à la fin de l’histoire, il se demande s’il ne devrait pas se tuer aussi.
Que dire ?
Cette nouvelle devrait être étudiée dans les collèges et dans les lycées, car elle explique le drame personnel que vivait alors Guy de MAUPASSANT.
Même si elle est peut-être difficile à comprendre pour nos petits Français, sa modernité correspond encore à notre époque.
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