KHADRA Yasmina - "Les sirènes de Bagdad"
Cet auteur d’origine algérienne est né le 10 janvier 1955.
Résumé :
« Le coup partit, le sort en fut jeté. Mon père tomba à la renverse, son misérable tricot sur la figure, le ventre décharné, fripé, grisâtre comme celui d’un poisson crevé. Et je vis, tandis que l’honneur de la famille se répandait par terre, je vis ce qu’il ne me fallait surtout pas voir, ce qu’un fils digne, respectable, ce qu’un Bédouin authentique ne doit jamais voir cette chose ramollie, repoussante, avilissante ; ce territoire interdit, sacrilège : le pénis de mon père. Le bout du rouleau ! Après cela, il n’y a rien, un vide infini, une chute interminable, le néant. »
Un Irakien de vingt ans, né dans un village au milieu des sables où perdure un mode de vie archaïque, avait espéré faire des études à Bagdad.
Depuis que l’invasion des troupes américaines l’a renvoyé dans son bled, il végète en écoutant palabrer les gens. Il y a ceux qui regrettent Saddam, ceux qui croyaient que les Américains allaient les aider, et les tenants du radicalisme islamique.
Pour venger l’affront infligé à son père, il se rendra à Bagdad. Il rencontrera des personnes qui le manipuleront. Ces gens lui inoculeront un virus destiné à anéantir l’Occident.
Je laisse le soin aux lecteurs d’imaginer ce que décidera cet homme perdu.
Dans ce dernier volume, l’auteur apporte un éclairage complémentaire sur les incompréhensions qui opposent l’Orient et l’Occident.
Comme dans :
« les hirondelles de Kaboul »
et « l’attentat »
Yasmina KAHDRA évoquera notamment :
– les questions concernant le judaïsme et l’islam,
– la profonde misère économique qui va souvent de pair avec la misère du corps et de l’esprit,
– le poids des traditions qui amène un Bédouin paumé à devenir djihadiste.
L’exploit de Yasmina KAHDRA est d’exposer des points de vue sur un plan intellectuel,
de décrire des situations précises,
de brosser les portraits d’individus avec concision,
de détailler des lieux qui donnent aux lecteurs le sentiment que cet écrivain les connaît,
mais surtout qu’il comprend parfaitement cette culture.
Je ne m’engagerai pas à exprimer des idées politiques sur ce conflit.
Cela ne fait pas partie de mes compétences et ce n’est pas mon but.
Je songe seulement à une phrase célèbre qui dit : « Nul n’est prophète en son pays, et personne n’est maître chez les autres ».
Je conclurai cet article en rappelant : écrivez, lisez, écoutez, partagez !
Mais, surtout, méditez sur la signification de cette phrase !
Cet avis qui n’engage que moi.
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