BEAUVOIR (de) Simone - "Une mort très douce"
Cette écrivaine est née en 1908. Elle est morte en 1986.
Publié en 1964, ce court récit est d’abord autobiographique. Il décrit les derniers mois de la vie de la mère de Simone de BEAUVOIR.
Ce roman s’analyse avec la voix de la narratrice, la plume de l’écrivaine et la sensibilité de l’enfant qui va perdre sa mère.
Dans quelques-uns de ses précédents romans, Simone de BEAUVOIR a déjà publié sur sa famille.
Résumé
Nous y retrouvons Françoise de Beauvoir qui s’est fracturé le col du fémur dans sa salle de bains à l’âge de 78 ans. Alertés par son manque d’appétit ainsi que par sa fatigue, les médecins entament une série d’examens et découvrent un cancer de l’intestin grêle. Pendant trois mois, sa sœur Hélène surnommée « poupette » et Simone de BEAUVOIR vont se relayer au chevet de leur mère.
Ce que j’ai retenu de « Une mort très douce »
Tout d’abord, si je n’avais pas lu :
CARQUAIN Sophie - "Trois FILLES et leurs mères"
je n’aurais pas éprouvé le besoin de relire "Une mort très douce".
Le rôle joué par Hélène de Beauvoir dans la vie de Simone de BEAUVOIR est mis en évidence par CARQUAIN Sophie - "Trois FILLES et leurs mères"
En effet, pendant ces trois mois, Simone de BEAUVOIR revisite sa relation avec sa mère. Elle rappelle les rapports compliqués qu’elles ont entretenus quand elle était jeune et même plus tard en tant qu’adulte. Sa mère éduquée selon les principes bourgeois d’une époque acceptait difficilement la vie marginale et parfois les idées de sa fille.
Le lecteur assiste à l’évolution d’une relation tendue au début et qui au fil des mois se transforme en une relation plus apaisée teintée de fierté lorsque Simone de BEAUVOIR voit sa mère se révolter contre la mort.
Plus tard, Simone de BEAUVOIR deviendra l’enfant, celle qui voit sa mère souffrir et qui s’identifie à elle.
L’autre partie qui m’a interpellée est celle de la mort pour deux raisons.
La première concerne en ce début de XXIe siècle la polémique qui divise nos politiques sur la fin de vie.
L’autre concerne Simone de BEAUVOIR qui avait déjà publié un ouvrage intitulé « La vieillesse ».
Dans « une mort très douce », Simone de BEAUVOIR ne supporte pas de voir le sexe de sa mère. Elle éprouve un malaise en tant que fille de sa mère.
La lente agonie de sa mère amène Simone de BEAUVOIR à s’interroger sur l’euthanasie et l’acharnement thérapeutique.
Face aux médecins, pour sa mère, elle se sent impuissante. Simone de BEAUVOIR dit que l’individualité de sa mère est annulée à cause de la technologie médicale qui refuse l’euthanasie et maintient l’être, désormais déshumanisé, dans cet état de souffrance ineffablement injuste.
Simone de BEAUVOIR en profite pour réfléchir aussi sur les conditions de travail des infirmières.
Je n’ai pas regretté de retrouver Simone de BEAUVOIR avec cet ouvrage qui confirme les informations analysées par CARQUAIN Sophie - "Trois FILLES et leurs mères"
qui pose également des questions sur la perte d’un être cher et sur notre propre fin de vie.
En ce sens, ce livre témoignage ne s’analyse pas pour le style, mais pour les idées qu’il véhicule.
Cet avis n'engage que moi.
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