CHACOUR Eric - Ce que je sais de toi
Cet auteur est né en 1983 à Montréal de parents immigrants égyptiens, il a passé son enfance au Québec et en France.
C'est son premier roman.
Distinctions
Prix du CALQ – Œuvre de la relève à Montréal
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bourse de la découverte de la fondation Prince Pierre de Monaco
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prix du Festival du premier roman
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deuxième sélection du prix Femina[
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deuxième sélection du prix Renaudot[.
Résumé
Tarek évolue dans un milieu aisé au Caire en Égypte. À la mort de son père, il reprendra le cabinet de ce dernier à Dokki, un quartier résidentiel calme, plus par tradition que par choix personnel. Il créera également un dispensaire à Mogattam , chez les plus démunis, les Zabbalines, des chiffonniers, ou plutôt des recycleurs.
Il retrouvera quinze ans plus tard, Mina, une jeune Arménienne qu'il avait connue lorsqu'il était étudiant.
Ils se marieront et ils habiteront dans l'immeuble familial appartenant à la mère de Tarek avec sa sœur Nesrine, et leur bonne Fatheya.
Mais un jour, à Mogattam, un certain Ali, le supplie de venir soigner sa mère atteinte d'une grave maladie. Tarek prendra l'habitude d'aller tous les soirs voir la mère d' Ali. Lors d'une crise plus violente que les autres, elle demandera à Tarek de s'occuper d'Ali qui rêverait d'être médecin. À la mort de cette dernière, Tarek engagera Ali comme assistant dans son cabinet. Par hasard, il devinera que le jeune homme se prostitue.
Mais, un baiser suffira à faire basculer leur relation. Ils deviendront amants, avec tout ce que cela comporte de difficultés à gérer dans cette Égypte des années 1990. Ils subiront la perte de leurs clients, les ragots, les sabotages, les menaces, etc.
Lorsqu'il apprendra la mort d'Ali, Tarek fou de douleur, décidera de s'exiler au Canada, seul, car sa femme enceinte de leur enfant refusera de s'expatrier.
Il ne reviendra en Égypte qu'une quinzaine d'années plus tard pour l'enterrement de sa mère.
Je laisse les lecteurs découvrir comment Tarek a évolué dans un pays qu'il ne connaissait pas et ce qu'il adviendra de lui par la suite.
Que dire ?
J'avais acheté ce livre , influencée, par les commentaires dithyrambiques lus dans la presse littéraire.
L'écriture des premières pages m'avait déstabilisée.
Dès le début, je m'étais perdue sans pouvoir parvenir à me retrouver dans la première partie de ce roman ou le TOI écrit à la deuxième personne du singulier racontait l'histoire de Tarek. À partir de là, j'avais saisi que cette partie se lisait d'un point de vue externe.
Puis, le MOI écrit à la première personne du singulier s'était imposé sans que je réussisse à identifier d'une façon formelle la personne qui s'exprimait même si j'avais commencé à deviner qui elle était. Ce n'est qu'à la fin , que le "NOUS", m'a éclairé sur l'identité de ces deux personnages.
Après avoir fermé ce livre, j'ai communiqué à mon entourage, l'enthousiasme suscité par cette manière d'employer : le TOI, le MOI, et le NOUS dans un récit même si cette façon de décrire m'avait perturbée.
J'aurais pu émettre un avis très négatif sur cet ouvrage et donc très éloigné de ceux qui figuraient dans la presse littéraire.
Mais, curieusement, c'est ce style d'écriture qui a retenu mon attention.
D'autant plus que l'auteur a utilisé son stylo comme un peintre l'aurait fait avec son pinceau, pour dépeindre avec délicatesse les sentiments éprouvés par ces deux hommes à une époque où l'homosexualité était tabou en Égypte.
En fait, mes critiques porteraient plutôt sur le fait que je ne suis pas parvenue à visualiser les lieux décrits par Tarek .
J'ai eu le privilège de visiter l'Égypte du Nord au Sud et notamment la capitale avec un guide dans des quartiers très défavorisés et d'autres, plus résidentiels.
L'écrivain égyptien , Alaa El Aswany, a su recréer dans un de ses romans "L'immeuble Yacoubian", cette atmosphère particulière qui différencie notre civilisation de la leur.
D'autre part, j'ai fait volontairement l'impasse sur les événements politiques de cette époque pour m'attarder sur les portraits des proches de Tarek qui pour moi manquent d'épaisseur.
J'émets aussi quelques réserves sur la partie qui concerne son expatriation ainsi que sur la fin de ce roman qui semble un peu bâclée.
Il manque un je ne sais quoi qui aurait rendu mes propos plus élogieux.
Je dirais que "ce que je sais de toi " aurait pu être magnifique si certaines pistes avaient été mieux exploitées.
Par contre, je pense qu'Éric CHACOUR est un auteur en devenir s'il ne sombre pas dans les exigences financières des éditeurs qui parfois réclament un roman par an.
L'écriture demande du temps. C'est un travail ingrat. Tous les romans possèdent des défauts que certains voient et d'autres pas.
La lecture est un voyage dont personne ne revient avec les mêmes impressions.
Cet avis n'engage que moi.
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