BARBERY Muriel " - "L'élégance du hérisson"
Cette écrivaine est née en 1969.
Pour cet ouvrage, elle a obtenu de nombreuses récompenses ::
-
- 2006 : Prix Georges-Brassens
- 2007 : Prix des libraires
- 2007 : Prix Culture et Bibliothèques pour tous
- 2007 : Prix Rotary International
- 2007 : Prix Vivre Livre des Lecteurs de Val d'Isère
- 2007 : Prix de l'Armitière (Rouen)
- 2007 : Prix « Au fil de mars » (Université de Bretagne-Sud)
- 2007 : Prix littéraire de la Ville de Caen
Quelques-unes de ses oeuvres :
- 2000 : Une gourmandise,
- 2006 : L'Élégance du hérisson,
- 2015 : La Vie des elfes,
- 2019 : Un étrange pays,
- 2020 : Une rose seule,
- 2022 : Une heure de ferveur,
Résumé :
Dans ce roman, deux histoires sont racontées.
D’une part, le récit de Renée, concierge de 54 ans dans un beau bâtiment.
Puis, celui de Paloma, une enfant de 11 ans qui y réside aussi.
Renée, possède une immense culture générale acquise dans les bibliothèques. Veuve, elle vit seule et fréquente uniquement Manuela qui travaille dans un des appartements de l’immeuble. Le mardi et le jeudi elles prennent le thé ensemble tout en bavardant.
Renée cache ses connaissances afin de laisser croire qu’elle correspond au personnage de la femme inculte que les gens pensent connaître.
Mais un nouveau et riche locataire japonais Kakuro Ozu féru de culture emménage dans l’immeuble. Attentif aux autres, il devine que la concierge est une femme non seulement très instruite, mais aussi très intelligente.
Paloma est une enfant brillante et révoltée qui refuse le monde des adultes qu’elle considère, bourré d’inepties et de faux-semblants. Le comportement de son père, de sa mère, de sa sœur est tel, que Paloma envisage le jour de ses 13 ans de se suicider en mettant le feu à leur appartement.
Mais en observant la concierge et Kakuro Ozu, elle se dit que la concierge est loin d’être une femme banale et que le locataire japonais est quelqu’un qui la comprend.
Progressivement, elle se rapproche d’eux et décide de ne plus mourir.
Il faut lire la fin pour en découvrir la véritable raison.
Comment analyser : «L’élégance du hérisson » ?
Les personnages :
Ils sont tous attachants à des degrés différents.
D’abord Renée, une concierge, dont les remarques, les observations, la culture, la curiosité, l’intelligence, l’empathie, l’humour, la discrétion retiennent l’attention.
Puis, Paloma, une enfant surdouée, fascinée par la culture japonaise, malheureuse dans sa famille et qui passe son temps à étudier son entourage. Certaines réflexions de Paloma sont surprenantes.
Manuela, l’amie de Renée, une gentille femme de ménage portugaise conforme à l’image que l’on peut s’en faire.
Les parents de Paloma :
La mère, dépressive, prétentieuse, un peu folle, passionnée de psychanalyse
Le père député socialiste, mais aigri, égoïste, peu intéressé par sa famille
La sœur, étudiante à l’ENS qui est snob et stupide.
Kakuro Ozu — riche, veuf japonais, modeste, humain, intelligent et cultivé qui valorise les qualités quand il les rencontre chez les gens qu’il côtoie.
Et puis les autres qui passent dans la loge de la concierge et qui laissent des traces qui ne s’oublient pas. Je pense notamment aux camélias qui ont changé la vie de l’un d’entre eux.
Quelques phrases qui m’ont charmé ou qui m’ont fait rire.
Renée porte un regard acerbe sur sa personne :
« petite, laide, grassouillette, j’ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. »
Paloma
« Mme Michèle, elle me fait penser à un petit hérisson. À l'extérieur, elle est bardée de piquants. Une vraie forteresse. Mais moi j’ai l’impression qu’à l’intérieur, elle est comme ces petites bêtes faussement indolentes, farouchement solitaires, et terriblement élégantes. »
« À part l’amour, l’amitié et la beauté de l’art, je ne vois pas grand-chose d’autre qui puisse nourrir la vie humaine ».
« C’est peut-être ça, être vivant : traquer des instants qui meurent. »
Ce livre respire de références intellectuelles.
Ce qui peut plaire ou déplaire et même décourager dès le début les lecteurs.
Il est indispensable de posséder un dictionnaire à proximité et de revoir certains passages.
D’ailleurs, j’ai repris la lecture de plusieurs paragraphes, car j’ai eu beaucoup de mal à comprendre le sens de certains.
Ce qui pourrait être négatif. Mais si le lecteur poursuit la lecture jusqu’à la fin de ce roman, il ne regrettera pas son choix.
Cet avis n'engage que moi !
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