TELLIER (Le) Hervé - "L'ANOMALIE'"
Il est né en 1957 - C'est un romancier, poète, journaliste
– Prix du roman d’amour 2007 – Prix de l’humour noir 2013 – Prix Botul 2016 – Prix Goncourt 2020.
L’avis que je porte sur "L'anomalie" n’engage que moi.
J’attendais autre chose de ce prix Goncourt.
Peut-être parce que depuis longtemps, cette récompense est aussi convoitée que décriée.
Certains critiques soulignent même que la plupart des anciens lauréats sont tombés dans l’oubli.
J’ai lu quelque part que « L’anomalie » explore cette part de nous-mêmes qui nous échappe.
J’avoue n’avoir pas trouvé cette part de moi-même.
Et pourtant, j'ai relu cet ouvrage deux fois.
J’ai donc retrouvé le même Boeing 787 qui a atterri en mars 2021 et en juin 2021 avec les mêmes pilotes, les mêmes hôtesses, les mêmes passagers, le même pare-brise fissuré, le même radôme défoncé, etc.
Par contre, je n’ai pas découvert mon double ni près de moi, ni dans mon lit et encore moins dans mon imagination.
J’en déduis donc que ce livre est une anomalie pour moi, car je m’interroge toujours sur ce que je n’ai pas compris.
Dans la première partie, j’ai été séduite par la galerie de portraits : notamment un écrivain, dont on pourrait envisager qu’il est un double de l’auteur.
Grâce aux indices semés par Hervé Le TELLIER, nous apprenons que ces personnages qui n’ont apparemment rien en commun étaient tous à bord de cet avion bousculé par des éléments déchaînés et dans lequel ils ont cru mourir.
J’ai noté les nombreuses citations, l’intérêt de quelques phrases et remarqué des discours philosophiques sans m’en étonner.
Puis, j’ai survolé sans m’y attarder les débats animés par les différents hommes de religion.
Au passage, j’ai reconnu quelques textes rédigés en anglais, quelques noms d’écrivains, de musiciens, et cela avec le sentiment que cela n’apportait pas grand-chose au récit.
En fait, je me suis perdue dans ce fatras d’informations.
Dans la seconde partie, l’absence d’épaisseur des personnages a certainement modifié mon enthousiasme surtout à partir du moment où le deuxième avion a été immobilisé en juin 2021.
De plus, mes goûts personnels ne me portent guère vers les séries américaines ou la science-fiction.
Quant à la fin, chacun peut y trouver ce qu’il veut.
C’est le propre d’un bon roman, mais dans ce cas précis, il manque trop d’éléments pour que je m’en satisfasse.
Une question se détache :
que ferions-nous si nous rencontrions notre double ?
Pour résumer, ce livre ne laisse pas indifférent.
Il est bien écrit et construit avec la méthode du mathématicien qu’a été l’auteur en son temps.
D’autre part, Hervé Le TELLIER fait partie de l’Oulipo, l’Ouvroir de la littérature potentielle — un groupe littéraire inspiré du surréalisme.
'Il est fondé sur le principe que la contrainte provoque et incite à la recherche de solutions originales. Il faut déjouer les habitudes pour atteindre la nouveauté. Ainsi, les membres fondateurs se plaisaient à se décrire comme des « rats qui construisent eux-mêmes le labyrinthe dont ils se proposent de sortir. »
Peut-être est-ce cela qui m’empêche de donner un avis objectif sur ce roman.
Une troisième relecture s’impose donc.
Cet avis n'engage que moi.
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